Ayant participé au programme APACh sur les Associations de Culture et tant qu'extérieure au CIVAM, j'ai été sollicitée pour témoigner autour de la question "En quoi les CIVAM sont-ils innovants ?".
Voilà ci-dessous des extraits de ma réponse.
Les agriculteurs-paysans des CIVAM se posent des questions, testent et innovent en plaçant l’agriculteur et sa relation à la terre au centre de leur gestion, en étant ouvert à ce que leurs proposent leurs voisins et ce que leur offre leur environnement. L’adoption de nouvelles pratiques dépend alors des échanges paysans-paysans, des visites de fermes, des journées de réflexions, etc., et intègrent souvent la dimension écologique. Or, on sait aujourd’hui que les échanges paysans-paysans sont un des leviers les plus importants des changements de pratiques, [...] Dans ce cadre, la technologie est un outil mais pas une solution.
Les formations et les pratiques testées, coordonnées par les animateurs, sont adaptées aux problématiques des agriculteurs et à la spécificité de leur territoire. Il en résulte une diversité et une spécificité de groupements avec leur expérience et leur expertise comme, par exemple, la diversité et l’autonomie des semences ou encore les associations de culture au CIVAM du Pays Châtelleraudais.
Les CIVAM ont adopté cette démarche horizontale et construit leur réseau national depuis 60 ans (cf. site internet), autour de structures à l’échelle des sous-territoires plutôt qu’aux seules échelles départementales et régionales, ce qui facilite les échanges. Cela fait des paysans de ce réseau des précurseurs, alors que les structures associatives ou groupes adoptant une démarche horizontale de gestion se multiplient aujourd’hui, fortes des réseaux sociaux notamment (ex : Maraîchage Sol Vivant). [...]
Aujourd’hui, le réseau des CIVAMs et la particularité de chaque CIVAM est sans doute insuffisamment visible. [...] Cela est sans doute également dû à la petite taille de chaque structure, qui est à la fois sa force et sa faiblesse, privilégiant les échanges internes à une communication nationale. Enfin, les CIVAM et leur fonctionnement sont sous-représentés dans les établissements d’enseignement agricole du secondaire et du supérieur."